RETOUR SUR TERRE PROLONGE

RETOUR SUR TERRE PROLONGE


L’automne qui revient m’a fait vieillir d’un an
Mais par-devant ce fait banal, inéluctable,
En conviant, poison, un novembre à sa table,
Il donne de l’amer à l’esprit ruminant.

Lors de toute saison je pars vers le néant
Mais j’espère toujours car c’est plus agréable,
Egarer au printemps un autre grain de sable,
Vieillir sous les parfums venus de l’océan.

Mais avril est là-bas telle une île lointaine
Que je ne suis pas sûr d’aborder sans méfait,
Le port de l’hiver peut me mettre en quarantaine.

Malgré cela, je suis patient, le bienfait
De la saison d'azur ne vient pas à cette heure ;
Pour moi, l'essentiel ! Ce n'est pas un doux leurre.



Sonnet à deux mains de Patrick Orbel et Calijo