LA MORT EN VACANCE
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
Pauvres cendres de conséquence
Vous envierez un peu l’éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacance.
Georges Brassens (1921-1981)
(Supplique pour être enterré sur la plage de Sète)
La noblesse du temps allume le néon
Sur le parcours défait d’une longue existence
Où des voix d’autrefois vous disent en silence
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon.
Alors quelques couplets d’un air d’accordéon
Réaniment les cris de nos anciens prophètes
Nous les chanterons tous en sonnant vos trompettes
Pauvres grands disparus, gisant au Panthéon.
Il nous manquera leur présence
La douceur des mots, leurs refrains
Vous direz d’eux dans vos matins
Pauvres cendres de conséquence.
Du haut de votre éden sans la peur du tourment
Dans le marbre gelé d’un petit coin de terre
Jalousant dans la mort du fond du cimetière
Vous envierez un peu l’éternel estivant.
Devant l’éternité le bonheur est chantant
Pour celui qui survit au fond de nos mémoires
Il restera celui dans nos vieilles histoires
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant.
Dans ce monde sans importance
L’écrivain poursuit son chemin
Etant celui dans ce destin
Qui passe sa mort en vacance.
jc blondel