Khris Anthelme Apécien
Nombre de messages : 7546 Age : 71 Date d'inscription : 06/12/2009
| Sujet: Le Trivers Dim 20 Juin 2010 - 15:28 | |
| Apothéose Aussitôt qu’un printemps emporte l’horizon Je pressens, j’entrevois que ce bel univers De vermeil couronné, comme un diapason, S’éveille de son rêve, à m’exciter le vers.
Pour grandir cet instant, comme une récompense Et guérir son berceau d’un hiver bien trop dense, Délivrant ses trésors féconds en redondance, Alors, tout sème au vent et jouit de naissance.
Depuis les lendemains aux saisons éloignés De la nature entière en pleine frénésie, Les aèdes nombreux s’en sont alors signés, Car une fleur nouvelle est une poésie.
A la femme amoureuse aussi la comparant, Demeure l’éternel aspect, à se plier D’un battement de cœur, l’image analysant Cette émérite aisance à son amour fruitier.
Souvent belle du jour, la nuit jamais ingrate, Rien n’est plus gracieux, poétique, elle épate Pour dire au papillon, «Vois, je suis délicate, Vient goûter de mon miel délectable et sucrate »;
« Mon doux calice humide et frais veut un baiser Du soleil, de la brise, entends-tu ma prière », Et, comme chaque soir pour son heure apaiser, Elle lui dit bonsoir, lasse de sa lumière. Marathon Je me suis rapproché vers mon chemin Comme un lièvre détale au cœur des champs, Pour m’aérer l’esprit un beau matin D’aiguail et de printemps.
Pour mieux goûter l’aurore et sa surface, Courant à travers bois sans perdre haleine, Sans douter de mon rêve âpre et vorace, Pour détendre la haine.
Et m’éloigner dans de longs marathons Afin de conquérir une âme saine Sans décompter des bornes mes raisons, Sans être las de peine. Entre ciel et terre Le cœur est très sensible envers le sentiment, Et jamais sa raison ne le traverse en vain, Pour exploser d’ardeur au sein du dévouement, Battu d’un long flot diluvien.
Pour laisser apparaître un trouble à son bruitage Et voir le grand amour avec les yeux de l’âme, Cognant, prêt à bondir, à sortir de sa cage Si par audace il se réclame.
Par avance goûtant la douceur de la mort, Comme un rayon venu d’une terre divine, Ou du ciel sûrement, où l’éclair est plus fort Puisqu’il se dérobe et domine !
Entre deux eaux Qu’il soit rouge et d’eau douce, ou dérivant Tel un chat pour passer incognito. Fils de la lune ou poison du levant, Par son histoire un des astres de l’eau !
Quand un squale affamé se dit vorace, Au regard du pirate ou du rapace Eblouit d’or, sans doute plus loquace Qu’un esturgeon plumé de sa besace.
Pour s’engluer d’un bien mauvais pamphlet Ne sommes-nous pas moins qu’une friture A se prendre à notre propre filet Et patauger dedans notre saumure.
Du bar à la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ou de l'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Au mérou, dit-on que tout un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] d'un plus [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] que soi, le choix Est grand pourtant, mais tous y vont bon train.
Mais sans répit, retentit la sirène Au glas sans fin, infiltrant l’âme humaine Pour l’embarquer dans son idée amène Et la guérir de sa raison malsaine ;
En la plongeant au creux de l’océan, Pour ne voir qu’un reflet amer et vague D’un appendice au regard d’achigan, Surpris et piégé d'une madrague.
Demandez-lui Si vous le rencontrez, par ce hasard D’une vie antonyme à son circuit, En souvenir d’un mauvais cauchemar, D’un chagrin qui le suit.
Demandez-lui, du passé qu’il évoque, Du présent, pourquoi tant d’indifférence, Du puits sans fond où son être suffoque De cette décadence.
N’hésitez pas, pour son front pénétrer, Et voir son âme instruite à son audace, Subjuguée au destin pour orchestrer Sa lourde carapace.
Profondeur ou subconscient, esprit D’influence au timbre de ses raisons, Pour un doux rêve au pied d’un manuscrit, Enivré d’horizons.
Il vous contera toutes ses images Et le jour où le ciel lui rendit grâce, Vous narrera qu’il ne craint les orages, Et tout ce qu’il retrace,
Pour voir en lui le reflet d’un azur Toujours plus clair, au lendemain sincère Qui semble intemporel, serein et pur, Oubliant sa colère ! Aurore Fréquemment, je cogite et je me dis Pour que mon âme avoue une raison, « Regarde ce beau jour », et j’applaudis Une aurore naissante à l’horizon.
Puis, je murmure au ciel qui m’ennuage, Déplorant cette averse où meurt l’envie, « Tais ce feu qui s’étend, calme ta rage, Assèche ton pleur, vois, belle est la vie ».
Pour que les cieux me soient moins ténébreux Et qu’une éclaircie éteigne l’orage Qui me défit et m’embrase les yeux Taris par un miasme à son passage. Unisson Un mot, cristallin et paisible étant, Surpris, je me retourne et l’aperçois Aux reflets d’un rayon alimentant Un visage et des yeux que je revois.
Car mon œil découvrit une figure, Mais que dis-je ! Une icône, une lumière ! Scintillante autant que la ciselure D’un doux soleil ornant une clairière.
On entend mieux une belle dit-on ! Lorsque dans vos mains vous avez les siennes, Car le verbe est oiseux à cupidon, Alors sa main, j’ai logé dans les miennes. Trivers aux Apéciens Un bon maître il fallait pour écrire un Trivers, Chance nous est donnée en évoquant Flormed, Un titre au grand seigneur, son honneur est le vers, Sans limite il nous guide au clair de son oued.
Alors, chaque Apécien en demande à cœur joie, Dépose une césure ou semblant d’hémistiche. Si le style s’envole, il nous ouvre la voie, Et la plume respire encor la rime riche.
Versifiant la fleur par notre dame Iris, Violette ou Domi, même sans prier, s’ancre Maria pour rimer, conte Stellamaris, Et notre ami Jean-Claude en épuise son encre. Basse évolution Si notre monde souffre encore, il n’a changé Pour autant son entrave et conserve ses maux, Pis, les baptise au nom d’un autre, louangé De sa propre option, sales bourreaux !
Parfois et plus ou moins, les maquille et les pose Au jour pour les vomir, abject à son grand drame. Pour se croire élégant s’orne d’une psychose, Si la honte l’égorge, il se pavane l’âme.
Et chaque siècle prouve encore l’argument, Le genre humain assure une même nature, Rien n’est modifié, de son impur serment Il succombe en rongeant le mors de son parjure.
A perdre la raison Un jour, je partirai, peut être, mais à pied ! Et par le plus beau froid, en poussant le portail D’un joli mois de mai, ce floréal me sied Car celui-ci me peint la nature à l’émail.
Paré de ses couleurs à l’abri d’une treille, Je m’arrêterai, las, dans un hameau sans grille, Pénard, aussi longtemps que le fait la corneille Qui ne construit son nid qu’avec une brindille.
Et si ça me déplait, le premier paquebot Je prendrai, pour partir en douceur et sans ire Au plus vite, d’un lieu ne parlant comme il faut A mon cœur, trop sensible à l’âme qui chavire.
Et si ça me convient, je ferai de mon deuil Une pierre, au plus près d’une rose, expirant, Car celui qui n’est rien, mérite encore l’œil D’un homme délicat, l’osmose en mourant.
Et vers les monts blanchis par la belle aubépine Je bouleverserai ma vie hallucinante Pour m’entrouvrir les yeux, me calmer la rétine Au gré de la saison florale et rutilante.
Mais ! Je crois que je perds le nord, ou la raison, Je me peins le printemps, je le chante et l’acclame, Mais au cœur de l’hiver je suis encor, tison, Qui me trouble l’idée ? Oh ! Qu’elle est cette femme ? Confidence Si j’existe, ce n’est qu’en tant que grand rêveur, Je ne suis d’aucun institut, Ni ne me prends non plus pour un sombre penseur, Car mon âme est mon seul salut.
Et de la vérité, ne fait aucun commerce, Alors, je la crois comme telle, Ma raison ne se vend, mais juste elle me berce, M'embrase encore et m’ensorcelle.
Je ne sais débiter la vie ou le devoir, J’use d’une simple ressource Pour être entre les deux, sans m’en apercevoir, M’abreuvant à la bonne source.
En amassant au mieux, et sans choix je l’admets, La volonté m’appartenant, Pour leurrer les détours et les nombreux crochets, D’un monde sourd et détonnant.
Pour me sentir chez moi, toujours un vers en tête, Dans mon univers, où je nage Comme un poisson dans l’eau, d’une rime discrète, Semblable à l’oiseau, libre et sage.
Pour être solidaire et fuir l’absurde écho, Lorsque m’en prend l’envie J’écris ce que je veux, à croître mon ego Pour qu’il tinte sa poésie. Mon grand frêne Je le vois, je l’admire au fond de mon jardin, Reliant magistral la terre au firmament, D'ailleurs, plus verdoyant que le frêle fusain Qui de hauteur dépasse, outrepasse aisément.
Il en ferait pleurer bien d’autres dans la plaine, Et le bois sur le crêt se sent bien mal à l’aise Son bouleau révélant, ou le difforme chêne Maigre à faire une planche, une simple mortaise.
Tandis que mon grand frêne un très bon mets me sert, Et pour vous dire aussi, rien qu’avec une branche Qui le gêne, ou qu’au vent il abandonne ou perd, A ma cognée il peut, forger un ferme manche ! L’éternité Ce n’est qu’une pendule au refrain incessant, Chu d’un éclat sinistre au décor des tombeaux, Répétant ces deux mots, sans cesse, et nous disant « Jamais, toujours », « Toujours, jamais », glaçant les os.
Il arrive parfois, qu’une ombre exige l’heure, Alors, une autre voix lui répond des ténèbres, « Eternité » c’est bien ici qu’elle demeure, Et l’âme se rendort, au son des chants funèbres.
Dans cette nuit lugubre et sourde aux geignements, L’on entend les soupirs et les douleurs lointaines, Des agitations, des retentissements, Qui s’élèvent encore au-dessus de nos plaines. Marie Ô, qu’il est avenant ce beau sujet Quand il me tend son âme et me sourit, Comme il est bon de suivre son trajet, Cet océan de beauté me ravit.
Qu’il est doux de l’aimer, si tendre et douce, Tant sa présence attise et légitime Le ciel de mon aurore, ou m’éclabousse Chaque saison d’un reflet qui m’anime.
Ce que j’en rêve, à ce désir d’amour Qui me sustente et m’invente la vie, Car tu le sais, du sommet de ma tour Je ne peux respirer sans toi Marie.
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