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 Quatrains

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Khris Anthelme
Apécien
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Khris Anthelme


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MessageSujet: Quatrains   Quatrains Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010 - 18:00


Ma seule richesse



Elle a gagné sur moi rien que de son état
De douce violence, un orage en contrat
Me libérant du bord qu’une mer submerge,
Pour atteindre un port que sa raison héberge.

Une grande fortune à m’en apercevoir,
Un immense trésor me servant d’abreuvoir,
Pour ne plus soupirer de sa délicatesse
Me croyant misérable encore de faiblesse ;

Qui s’arrime à mon âme amène, au coeur plus droit
Envers cette nature au mouvement qui croît,
Un développement d’esprit inimitable,
Qu’elle seule innocente, enfante, ineffaçable.

Satisfait de pouvoir pénétrer son instant
Qui jamais ne déçoit de son doux sentiment,
Loin du dépôt brillant et menteur qui s’obstine
En mémoire d’une illusion trop chagrine.

Evitant ainsi toute vaine fiction,
Préservant son objet, sa propre notion,
Sachant qu’il serait insensé qu’un poète
Ne soit grand par le cœur et l’amour qu’il reflète.

Instinct que je n’aurai jamais osé souffrir,
Ni ressentir, ni soupirer, voire ennoblir,
Qu’engendre cet attrait sain pour la poésie
Dans ce puits généreux qu’est la philosophie.


Le Torrent



Il surgit se nouant aux sapins qu’il allume
Comme le candélabre éclairant le bitume,
Cédant tout son éclat dans l’ombre d’une nuit
A la lueur d’une autre aurore qui la suit.

Et son onde s’enlace errante et vagabonde,
S’affaire d’une chute à sa course qui gronde,
Pour le désaltérer au respect d’un moment
Dans le puits d’une source au breuvage excitant.

En dévorant sa soif comme un brasier torride,
Il accourt étanchant son gosier trop aride,
Son corps se rétrécit tel un frêle lézard
Puis rampe, se faufile et serpente au hasard.

Qui n’a point vu sa peine à nourrir tout son monde !
Le verra tout petit d’un rocher qui s’exonde,
Mais le voyant glisser tout en redescendant
Saisira sur l’instant qu’il est vraiment géant.

Car si fragile, il a sur son humide épaule
Le devoir d'abreuver les larmes de son saule,
Et la mer fugitive et rebelle en son sein,
S’épuisant d’éluder son sanglot du chagrin.


Petit bonheur


Moi qui l’ai soutenu dans l’autre bout du monde
Comme fait chaque jour en se couchant sur l’onde
Je ne conterai plus en vain tous ses exploits
Le mien à son accueil lui donne quelques droits.

Eveillé d’un amour qui doit tenir encore
Pour savourer d’ardeur le réveil d’une aurore
Sans vouloir l’égarer ni fuir de son état
Et choisir sa raison par gloire à son combat.

Pour subir son audace et sans autre miracle
Quelque soit la menace offerte à son spectacle,
Car grande est sa hauteur à mon oeil envieux,
Priant sur cette terre à voir vomir les cieux.

Le voeux de ma pensée à sa valeur d’obstacle
Ne m’abrite absolu sous son plus vieil oracle,
Sacrifiant, niant les sommets du destin,
A savoir s’il me garde heureux sur son chemin.

Je m’accroche à sa rive où l’avenir se joue
Pour assécher l’aiguail s’écoulant sur ma joue
Et renaître alléché par l’heur que je poursuis
Sans salaire à la peur lui montrant qui je suis.


La Loi De La Nature


Etrange, ce matin je me suis fais surprendre
Par le chant d’un oiseau beaucoup trop matinal,
N’était-ce qu’un sot rêve ou dormais-je à pourfendre,
J’entrouvre une paupière à ce son infernal.

Je n’en crois pas mes yeux à voir ce qu’il se trame,
C’est janvier aujourd’hui pourquoi chanterait-il ?
En cette saison mère aurait-il chu l’infâme ?
Ou simplement pour dire aussi qu’il prend l’exil.

Ma surprise à l’ouïr valser sur notre faîte,
Puis l’acharné s’est tu, je ne l’ai point revu,
Je voulais lui crier pour qu’enfin il s’arrête,
Se serait-il trompé d’été le m’as-tu-vu ?

Où s’est-il fait berner par toute cette boue ?
La neige dissimule encore les trottoirs,
Un possible redoux reluquant la gadoue ?
Ce siècle est trop infect de ses coups de boutoirs !

Vivement le mois doux que je fasse trempette,
Quoi ! La mer est absente, elle a pris son congé !
Tant pis, je plongerais dans la vile tinette,
Mieux, je patienterai jusqu’au raz insurgé.

Pour une délivrance et sans fioriture,
Comme ce bulldozer arasant ce malin,
Qui pourra le juger, la loi c’est la nature,
Pour se revendiquer d’un monde margoulin.


Planète



Mais que se passe-t-il sur notre belle terre,
Entendez, rien ne va de notre ère en ce temps,
L'intellect limité ne peut plus rien y faire
Pour prévenir le monde à ses frémissements.

Au chaos d’ouragans hautains qui se répète,
Ou du frêle ruisseau qui vomit tout son cru,
L’univers furieux se fracasse la tête
Fatigué de son sort, sinon l’auriez-vous cru.

Cet immonde mortel serait-il responsable
D’accroître ce maudit et terrible fléau,
Sans crainte en abuser je l’en crois fort capable,
Pour faire de notre astre un vulgaire noyau.

De vouloir défier notre mère nature,
Mais quand donc celui-ci va-t-il y réfléchir ?
Nous allons le payer à force de parjure,
J’en ai froid dans le dos, ces maux me font frémir.

Voyez comme il est temps car elle s’inquiète,
Pensez un peu plus fort aux enfants de demain,
Vous hommes d’aujourd’hui soignez notre planète,
Pour que leur avenir soit un peu plus serein.


Face Au Désert


Sauvage il nous entrouvre avec ardeur sa porte,
Une incitation dans son immensité,
Un soleil impavide et doux nous réconforte
A travers ce confins chaud de sérénité.

Le vent parfois soulève une glèbe en poussière
Comme une longue vague au creux de l’océan,
Dans un torride envol presque entre ciel et terre,
Pour cacher son silence et bercer de son chant.

Tout ce sable emporté du sommet de la dune,
Dévoile son mirage en l’onde d’un oued,
Là, plus un seul mortel ne recherche fortune,
Demeurant son unique et sain joyau du bled.

Un oasis paisible et baigné de sa source,
Où se dresse dans l’ombre un bienveillant palmier
Suprême capital guidant le chamelier
A l’hospitalité sa première ressource.

Au calme d’un logis par sa désinvolture,
D’une main confiante offrant au voyageur
Sans aucune autre attente au plus profond du cœur,
Un verre de bon thé l’apaisant d’aventure.


La maison près de la forêt


Je m’y sentais bien dans ce refuge enchanteur
Rempli du souvenir des jeux de notre enfance,
J’en abusais, flânant sur ce beau coin de France
Accueillant et pourvu d’une riche tiédeur.

Ce lieu vivant d’enfants joyeux du Rosembois,
Où l’on pouvait saisir la brise et ses délires,
Où seul tourbillonnait le grand éclat des rires
Attisant la lumière inondant le sous-bois.

Je me souviens de cette agréable maison,
De l’énorme chien noir goulu de nos étreintes,
Du potager superbe aux herbes sacro-saintes,
De la mare aux canards nageant en garnison.

De nos excursions, venus les plus beaux jours,
Empruntant le chemin de Dame Marguerite
Pour courir notre ivresse et sans que l’on n’hésite
Pour savourer le vert bocage aux alentours.

Je n’ai pas oublié, ce brillant paradis
Rutilant de chaleur, de paix et d’atmosphère,
Le passé vit ici, par devant la clairière
De mes songes, venus du sentier des jeudis.


Pensées Pour Annelies


Rien qu’un petit carnet marquant tes treize années,
Avec sa fermeture elliptique en son flanc,
Ta publication, tes douleurs dessinées,
Orné puis relié de tissu rouge et blanc.

Une étoile couleur soleil, extravagante,
Amsterdam en frisonne en fuyant ses canaux
Face à l’oppression croissante et rugissante,
Leur seule obsession, éviter leurs bourreaux.

Devant ces clandestins si discrets, vivat braves
Gens pour avoir bravé cette peine de mort
Qui se préméditait par ces instants plus graves,
Un permis de survivre, une peur sans accord.

Ton soleil était froid petite adolescente
D’un camp morne et stérile et jamais ennobli,
Dis-moi, tu n’avais droit qu’à la triste descente
Aux enfers, la souffrance et la peur de l’oubli.

Tu désirais l’écrire au plus près de ton être,
Ecrivain tu le fus pressentant ce besoin
Décrété par le sort la mort à ta fenêtre,
Nul ne devait te lire, il fallait un témoin !

Par ce récit d’horreurs, émouvant mais si sage
De cette demoiselle appelant à l’éveil
Face à cette psychose évoquant l’esclavage,
La bestialité moderne et sans pareil.


Ô malheur


Ô malheur, par clémence apportez nous votre aide
Afin de le ravoir, lui qui s’emmêle en pleur,
Pourquoi nous résister, l’existence est si laide
A trop se fourvoyer de peine à sa douleur ?

Faites qu’il ne s’en aille ou ne s’envole infâme,
Pourtant il est si mince et prions tôt pour lui,
Aurait-il peur peut-être, ou trop triste est notre âme !
Où peut-on le trouver ? Pourquoi s’est-il puni ?

Certitude et navrant que le sort se condamne !
Priez le, bien avant qu’il ne file un chagrin,
Pour périr aussi sec que les os d’un vieux crâne
Ou finir par crever exécrable en faquin !

S’il est autant distrait à qui servir la faute ?
Ecoutez notre cœur saignant et fracassé,
Même parfois s’il cogne et d’horreur il sanglote,
Car ce peut-être alors d’avoir trop enlacé !

Ô malheur, par clémence offrez nous donc le vôtre,
Ô rien qu’un cours instant, pour le soigner d’honneur
Et l’exhorter d’estime encline au bon apôtre,
Pour le voir bienheureux votre étique bonheur !


Requiem pour un calvaire


Forcée à dévoiler ton enfant sur la paille,
Nous larves maintenant dormons sur le trottoir,
Alors, ne vois-tu pas en ce monde une faille,
Sans l’ombre d’une couche ou l’asile d’un soir.

Autant tu l’adorais qu’il en donna sa vie,
La terre elle, abrutit avec tout son chagrin,
Car même si d’amour encore on la supplie
Notre esprit est aride et beaucoup trop malsain.

Toi qui fut bienfaisante et pour lui sa vigie,
Nous ce monde, on le trouve extrêmement frileux,
S’est-il trompé notre œil au choix de l’effigie ?
De grâce, on aimerait devenir sérieux.

Tu l’avais réchauffé sur ton sein de ta plainte,
Lui, l’univers, enseigne à craindre le mépris,
Est-ce que notre étape alors en serait ceinte,
Pour n’être à son retour que de vils asservis.

Malgré toi, tu l’as vu gravir tout un calvaire,
Nous, la planète en crève à voir notre trépas
Mesurer sa raison. Mais pour qui satisfaire ?
Et pourquoi s’obliger de croire en nos tracas ?

Tu voulais supporter sa croix beaucoup trop lourde,
La notre est si pesante étayant son tombeau,
De n’avoir survécu que d’une oreille sourde
A damner notre aurore et l’instruire au berceau ?

Tu pleurais ton enfant afin qu’il ressuscite,
L’humanité se souille aux larmes de ses maux,
Vers ce dilemme étrange à la mort qu’elle abrite,
De vivre ou de périr vaincu par nos fléaux.

Pourrais-tu supplier à calmer la sentence
Qui se respire au creux du cortège infernal,
Pour fuir cette lézarde austère à l’existence
Et qu’un soleil nouveau luit d’un jour plus loyal.


Escale



Rebelle je jouais sans enfreindre la loi,
Parti de nulle part, sans chaleur ni demeure,
Errant, seul et sans but, un soleil pour toute heure,
Mais j’avais dieu merci gardé toute ma foi.

D’un courage enflammé j’ai redressé le fer,
Puis survint un salut bien loin du pacifique.
Me délivrant des flots épris de l’antarctique,
Cavalier de l’esprit, libéré de l’enfer.

Puis l’ardeur j’ai connu de bâbord à tribord,
De désillusions en amertume ou peine,
Mon âme chavira soupirant d’une reine,
L’ancre de mon radeau se jeta dans un port.

Vivant chaque saison d’un augure troublant
A retrouver ma belle et paisible nature,
Dans un noble village où l’onde reste pure
De la création d’un temps moins accablant.

Pour revoir mon ami le fidèle écureuil
Qui me trace les mots pour en faire une trêve,
Ou courir les chemins distancé par le lièvre
Et sentir le sous-bois où se voile un chevreuil.


Photo jaunie


Relique d’un portrait accordant un sourire,
Distinct au demeurant afin de le décrire,
Découvert au hasard un peu comme un bonheur,
Furtivement au creux d’un coffret de valeur.

D’épreuve sans couleur pour n’égarer sa teinte,
Car du noir et du blanc reste encore l’empreinte
D’un millésime impact de ce siècle dernier,
Son caractère ayant conservé le papier.

Reflétant son secret d’image ciselée,
Déclic d’un souvenir pour s’être dévoilée
Et me remémorer précisément l’endroit
De ce cadre idyllique éloigné de surcroît.

Depuis la résidence où j’ai vécu tout môme,
Frêle et si minuscule aux droit d’un gentilhomme.
Je l’appréciais tant ce beau lieu près du bois,
Qu’il m’a pris pour l’écrire une enfance et deux mois.

Où sont mes jours heureux de ce recoin de France,
Où mon âme vibrait d’un étonnant silence,
Photo jaunie, éclaire, instruit moi ta couleur,
Je te conserverais au plus près de mon cœur.


Combien De Temps



Dès l’aurore il s’enfuit à jamais et s’égare,
Qui peut en profiter s’il demeure imparfait,
Car l’instant de le dire échappe au crié gare,
Sans prévoir au présent l’existence au parfait.

Voir celui qu’il nous reste, apprendre sa durée
Afin de le servir et rester dans les temps,
Pour que notre âme soit plus souple et mesurée
Jugeant sa période aux timbres importants.

Mais trop vaste est parfois la première seconde,
Celle qui nous voit naître et qui suit pour longtemps,
Remplissant la minute et l’heure qui s’exonde,
Mourir sa vie, au jeu du « vous avez le temps » !

Car chaque ère a le sien et chaque an sa crécelle,
Souvenir ou passé, penser à ses printemps,
Un refrain en deux-temps créant sa ritournelle
De joie ou de douleur, ou d’heur sans contretemps.

Entre-temps, je médite à tout ce qui me gêne,
Ce que je pourrais faire en passe-temps prisé,
Comment trouver cet air sans être une rengaine
Pour chasser le gros-grain et le voir remisé.

Mais il serait grand temps pour qu’enfin je m’arrête,
Simplement pour vous dire entre un espace-temps,
Qu’il n’en existe qu’un, même sans être esthète,
Et d’en jouir encore en prenant tout son temps.


Mamie Jeanne


Reste à mon souvenir son sourire envieux,
Né d’un jour de la fin du royal dix-neuvième,
Pour me remémorer ce siècle aventureux,
Cette plaisante époque aux lueurs de bohème.

Une très belle femme aux gracieux quinquets,
Au soutien devenu sans doute son armure
D’une mode suivant les corsets à lacets,
Car la guêpe jalouse encore sa ceinture.

En rappel de l’aurore ou j’avançais dix ans,
Je guettais chaque soir pour causer avec elle,
Pour ouïr tous ses mots, l’amour pour ses enfants,
Ses bonheurs, ses malheurs, la guerre si cruelle.

Un combat avait pris son plus tendre petit,
L’aube de ses seize ans disait-elle émouvante,
Pourquoi s’être enrôlé sans même être conscrit ?
J’étais ô combien triste à sa voix chevrotante.

Alors je rêvassais de ses récits prenants,
De ses contes d’antan, de ces longs bavardages
D’éloge à son époux, parfois de ses parents,
En contemplation devinant ses images.

Ou l’instant bien ancré si loin du bacchanal,
Hâtant chaque jeudi, le printemps d’avantage,
Pressé de la balade en longeant le canal,
Pour un enchantement un jour de batelage.

A voir une péniche élinguée aux chevaux
La tirant non sans mal vers l’écluse béante,
Où râlait l’éclusier sur le pont à vantaux,
Tournant sa manivelle insolite et géante.

Puis on rentrait, repus de tous ces beaux reflets,
Des peupliers mirés d’une rive bordée,
De ce pèlerinage au plus près des bosquets,
De lui voir une larme amère débordée ;

Sur les berges témoins de ce vilain tableau,
Où le fruit d’un amour amena sa blessure,
Car subsiste l'exergue à son porte-drapeau
Rappelant chaque fois l’horrible déchirure.

Je la comprenais, moi, fragile adolescent,
Car fatigué à voir cesser notre aventure
Je priais sa bonté pourvoyant au présent,
Pour goûter le bon pain enduit de confiture.

Grandissant sa valeur pour mieux la consoler
Et la remercier d’une belle journée,
Moi, qui ne demandais qu’à flâner, à parler,
Prisant cette ballade hélas tôt terminée.


Préservons l’espèce humaine


Dans notre monde, aucun être seul n’est entier
Ni par ailleurs vivant, au centre du système
Subsiste l’âme illustre à l’axe séculier,
Sans laquelle son cœur ne se verrait suprême.

Il suffit d’estimer son bord émotionnel,
Car c’est dans l’œil que l’âme ouvre sur elle-même,
Que naît dans l’univers l’espace ascensionnel,
Créant dans sa valeur notre vrai méristème.

L’homme jouit ou souffre, et l'esprit qu’il connaît,
Sa passion, n’est pas tout au meilleur de l’âme,
Ces deux phénomènes ne disculpent le fait,
Car manque à sa chaleur une sensible flamme.

Moi qui ne suit qu’un souple outil silencieux
Muni d’une invincible et rigide contrainte,
Je n’entends exploiter ce rang prodigieux
Dans un monde où l’esprit ne critique ma crainte.

L’âmede l’univers ne saurait sans profit
Et sans l’âme divine être mystifiée,
Car je la soutiendrai d’intelligence et d’esprit
Selon la vérité charnelle édifiée.

Ma souffrance morale est poussière à côté
Des martyres gênants d’un empire en demeure
Et du crime accouché par cette humanité,
Mais ma goutte de feu les chantonne et les pleure.


Héritage


La vie a ses douceurs, mais aussi ses rancoeurs,
Ses tourments et chagrins, tout un lot de misères,
A force d’avancer je ne vois que vipères
Qui dominent un monde étouffé de douleurs,

Qui s’incrustent au corps, ou dans l’âme parfois,
Qui s’assemblent aux maux, l’odieuse mordance
Que nul ne peut parer, pour vivre sa souffrance
Qui s’installe aujourd’hui, pour un demain en croix.

Même l’univers possède en lui ses malheurs,
Mais d’où vient la justice inculte à l’existence,
Quelle est donc cette force ? Invisible sentence
Générant ses sillons, ses vagues, ses fureurs.

Chaque siècle est contraint au front de la sueur
A n’avoir de repos, le monde lutte et souffre
A chercher un chemin pour éviter le gouffre,
Se traçant un aller du destin vers la peur.

Peur de ces maux du sort nous laissant au plus mal,
Serait-ce une loi terrestre ou bien céleste ?
Qui donc la décide ? Alors qu’il se manifeste !
Car nul ne la mérite au plus vil animal.

Quelle est cette puissance à vouloir nous choisir
Une plaie, et qui peut ? En vouloir de la sorte,
Pour que l’affliction tourmente notre porte
Aidé d’un apparat tronqué d’un faux plaisir.

Qui donc a cet aplomb dès lors qu’on a chuté,
De nous léguer ce mord usant notre faiblesse
Ou ce fiel emportant notre âme et sa tristesse ?
Nul ne le désirait cet héritage enté !


Reflet



Quel est donc ce vers ? Luisant comme un miroir
Qui ne peut s’éblouir qu’au reflet qui n’éclaire
Que l’asticot avide et friand de lui plaire
Et qui le suit, vaincu dans son infect mouroir.

Mais quel est donc ce souffle ? Inutile relent
Qui s’ébruite à l’autan, comme cette fumée
Qui recherche un zénith, à la voix parsemée
D’éclats clinquants et d’air qui le rend insolent.

Quel est ce vil rampant à vouloir s’échapper,
Ne trouvant que la fuite à son ultime issue
Dès que le glas résonne à l’heure convenue ;
Pour l'adoucir ? Ô non, mais pour mieux se draper !

Dans une mise en scène espiègle au goût poisseux,
A se dépecer l’âme insalubre et guerrière
Lui permettant de voir son être sans lumière
Créé dans son fantasme ou d’un désir douteux.

Mais il est né de terre et d’eau ! D’aise et boueux
A succomber tari du crachin de poussière
Qui lui sécha le cœur de la même manière,
Dédaignant desserrer un seul instant les yeux.


Absence

(Poème à rimes annexées)



Si tu privais ma raison d’être
Être sans toi j’en serais las,
Las d’être un misérable gars,
Galérant face à sa fenêtre.

Dis-moi ce que serait ma vie,
Vivant de rien, sans nul retour,
Retourné d’ennui nuit et jour,
Jour et nuit semant l’insomnie.

Sans ton accent que deviendrais-je,
Je te suivrais douce diva,
Divagant, dépouillé d’éclat,
Déclamant ce dur florilège.

Sans toi je serais inutile,
Inutile comme un t’es rien,
Terrien je serais dans mon coin,
Coincé sans air tel un fossile.

Ô, Dis-moi, monstrueuse absence,
Absence au douloureux frisson,
Frisson m’ôtant cette raison,
Raison chère à notre existence.

Si tu privais ma raison d’être,
Être sans toi j’en serais las,
Las d’être un misérable gars,
Galérant face à sa fenêtre.


Rencontre



(Poème à rimes annexées)



Côtoyant une étoile au gré de ma fortune,
Une belle me fit subodorer l’amour,
A mourir enchaîné d’une cause opportune,
Unissant nos destins à vivre plus d’un jour.

Jour de joie égayant l’aurore fraîche et claire,
Clairsemé d’un silence à son souffle ajusté,
Juste épris d’un sourire offert et salutaire,
Terrassant mon esprit de son regard bleuté.

Bleu témoins par ses traits formant notre empyrée,
Empire étincelant et béni par les dieux,
Dieu, divine elle était toute de blanc parée,
Pareil à cet archange exalté par les cieux.

Cieux ou terre, l’envol du sort a vu mon âme
Amener sa ferveur pour lui prendre la main,
Maintes fois, pour lui dire, ô combien je m’enflamme,
A me damner la mort pour une nuit sans fin.

Fin où le temps n’est rien qu’un vulgaire passage,
Sagement élevé sur un bien léger mot,
Moteur d’incertitude à notre plus jeune âge,
Agitant son ardeur jusqu’au dernier sanglot.

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