Toujours dans le même jeu de rôles, après avoir traversé le labyrinthe de ténèbres dont la sorcière a fait son antre pour cacher sa laideur, nos personnages se retrouvent enfin devant elle...
(Photographie : La mare aux fées, en forêt de Huelgoat)
La beauté de la sorcière
Je vis dans l’onde pure une telle splendeur,
Un reflet si parfait qu’il réchauffa mon cœur ;
– Et Dieu sait que sa source était bien plus qu’horrible,
L’aspect de la sorcière était pis qu’à vomir –
Mais l’eau vive révèle à l’âme l’invisible,
Et voyant ce portrait, je dis avec ardeur :
« Madame, que vos traits m’emplissent de stupeur
Par leur beauté sublime, au delà du possible ! »
« Vous ne trouvez donc pas que je suis à vomir ? »
« Cette fontaine est pureté ; la pervertir
Excède le pouvoir du prince du mensonge. »
« Miracle ! Par vos mots, mes doigts peuvent sentir
Mes rides se combler ; ce jour voit se finir
Ma malédiction ; je suis comme en un songe !
Stellamaris