Flormed Apécien
Nombre de messages : 11891 Age : 77 Date d'inscription : 28/10/2008
| Sujet: Du berceau au tombeau. (couronne 2) Dim 31 Juil 2011 - 0:33 | |
| Du berceau au tombeau. 01 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Joli bout de chair.
On vient, tout nu, ne sachant que crier ; Une âme dans les langes ; Des bras aux seins, les mains en beau collier Pour une mère aux anges.
On suce, on dort, on est au paradis, Sans nul souci de l'heure, Ni de l'endroit ; grand palais ou taudis. Quand on a faim, on pleure.
Bercé, choyé, de tendresse, bordé... Linge blanc, parfumé, sauvegardé, On est pris comme idole.
On a tous fait, des nôtres, le bonheur ; On fut leur petit chou, tant aimé, leur Joli bout de chair molle.
02 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Ange à bec ouvert
Joli bout de chair molle, D'où vient le sang coulant dans tes vaisseaux ? Bel oiseau qui s'envole Du nid, qui t'a porté l'eau des ruisseaux ?
Qui t'a mis ta pitance Dans le jabot ? Tu ne faisais qu'ouvrir Le bec à l'abondance De ce que l'on cherchait pour te nourrir.
C'est ainsi que nous sommes Au début, nous les hommes ! On naît tous nus, sans logis ni grenier.
Nourrisson, bouche ouverte A la tétine offerte, Ange muet qui dort dans un panier.
03 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Pour un mot.
Ange muet qui dort dans un panier, Sous l'œil plein de tendresse D'une mère chantant l'amour entier A voix de poétesse ;
Que de soins prodigués soir et matin Par cette âme sublime Pour un seul mot : maman, le beau festin Pour son cœur magnanime.
Ce mot l'as-tu, pour elle, fredonné Après l'avoir, de joie, assaisonné ? Tu sais, elle en raffole !
Dis-le puis prend sa main, gentil garçon, Pour un baiser qui fait rayonner son Front ceint d'une auréole.
04 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Joyau.
Front ceint d'une auréole D'or est celui de ta mère au regard Si doux, à la parole Dissipant de tes yeux le froid brouillard.
Bijou sur sa poitrine, Elle t'avait serré pour te chérir Et, de sa voix câline, Ton oreille, et ton cœur aussi, remplir.
Histoires et berceuses Pour tes nuits paresseuses, Couplet, refrains, que n'a -t-elle pas dit ?
Et va son train notre âge Tantôt fou, tantôt sage ; De jour en jour, on croît, pousse, grandit...
05 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Premier prix.
De jour en jour, on croît, pousse, grandit... Adieu berceau ! on trotte Dans le jardin, on galope, on bondit, C'est l'an de la bougeotte !
C'est aussi l'an des jouets à casser, Des cris, ô tête folle ! Amuse-toi, l'enfance va passer. Bientôt le banc, l'école !
Et va pour les cahiers, livres, devoirs... On doit briller comme dix ostensoirs ; Apprendre à lire, écrire.
En fin d'année, obtenir un bon prix Pour l'offrir aux parents, pour toi, flétris. O joie, un doux sourire !
06 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Beau cadeau.
O joie, un doux sourire Eclaire l'horizon devant leurs yeux ; Un souffle de zéphire Parcourt gaîment la clarté de leurs cieux.
Fiers ils sont de la goutte D'un soir heureux qui vient enjoliver De son succès la voûte De leur vie et, leur flamme, raviver.
Comme le temps va vite ! Le chou d'hier mérite D'être appelé mon grand ; mon beau pandit.
Le puîné vient de clore, Lors d'un soir gai, sonore, Le premier an de vie, on applaudit.
07 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Joie immense.
Le premier an de vie, on applaudit, On chante, c'est la fête ! En partageant des baisers, on se dit : La vie est ainsi faite !
Le cercle de famille est rayonnant. La joie est souveraine. La mère montre un air tant avenant, Dans sa robe mondaine.
Ses bijoux tant aimés la font vibrer De bonheur qu'il convient de célébrer Dans la joie, au délire.
De loin, s'entend un gai roucoulement. Jusqu'au matin, on danse follement Autour d'un brin de cire.
08 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Et ça roule !
Autour d'un brin de cire, Se répand un parfum d'air printanier Surexcitant le rire Dont les éclats résonnent, au dernier !
Et passent les années Telles des fleurs, rieuses le matin ; Le soir, déjà fanées ! Nos pas sont dirigés par le destin.
Chacun poursuit sa route. Qu'il l'aime ou s'en dégoûte, Il doit aller jusqu'à son point final. Aucune échappatoire ! Entre échec et victoire, On parcourt les saisons tant bien que mal.
09 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Chance ou déveine.
On parcourt les saisons tant bien que mal Entre peur et courage, Parmi des gens rabaisseurs de moral Ou disant un mot sage.
On aspire aux honneurs, aux gros profits ; On veut faire fortune. Dur combat d'où nous sortons déconfits Sans abondance aucune.
La malchance s'accroche au dos des uns. Pendant que les veinards sont des tribuns, On les voit dans la boue.
La vie a fait un partage inégal ; Sur soie ou sur gadoue, Le pas s'en va, de l'amont à l'aval.
10 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Un même chemin.
Le pas s'en va, de l'amont à l'aval, Au train d'une tortue Au début puis au galop d'un cheval Toute bride abattue.
Pour vivre, il faut courir, suer à flots S'esquinter, se détruire Le corps, passer par mille et un boulots, Sa sève, à cent feux, cuire.
Ainsi chemine-t-on sans nul répit ; Le cœur se fend, l'esprit se décrépit. Plate est toujours la bourse !
Qu'importe, se dit-on, riches et gueux Ont un même chemin, souvent cendreux, Vers la fin de la course.
11 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Fatalité
Vers la fin de la course, Chaque vivant s'avance sûrement Sachant que s'il débourse Tout son avoir, ce serait vainement !
On sera de suaire, Un jour, vêtu ; quelques fleurs, oraison Puis, remis à la terre. On y dort seul ; à chacun sa maison !
Finie est toute peine ! Là-bas, plus de déveine ! On abandonne enfants, parents, amour.
On quitte ce bas-monde Pour une paix profonde. Un soir, on part ! Adieu le beau séjour !
12 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L'appel de la terre
Un soir, on part ! Adieu le beau séjour ! Mère la terre appelle ; Le fossoyeur nous attend au détour, Maniant pioche et pelle.
Va-t-on laisser son nom en lettres d'or Sur les traits de l'histoire Ou loger dans l'oubli sans nul décor, Sans acte méritoire ?
Bienheureux qui s'en va le front couvert De beaux lauriers ; frais dont on a souffert, Que l'au-delà rembourse.
L'humain premier, de glaise fut créé ; Après trépas, forcément agréé, On revient à la source.
13 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Au son du glas.
On revient à la source, Après un long trajet serpentueux, Vêtu de blanc mesquin ou luxueux, Sans poches et sans bourse.
Plus besoin de carnet, de passeport ! Ni malle, ni valise, Ni baluchon ; quand de tout l'on démord, Plus rien ne s'utilise.
On voyage inconnu, sans titre aucun, Sans nul galon, sous un vieux nom commun Dont le sens est macabre.
On part au son du glas, le cœur prêt pour Le dernier coup de sabre ; Sans, nullement, espérer de retour.
14 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Fin du galop
Sans, nullement, espérer de retour, Quand s'éteint la lumière Au fond des yeux et plane le vautour, De Mort sur la litière ;
Le calme est roi dans l'esprit qui ternit Dans sa capsule close ; La langue à sec se tait, se racornit. Et le néant s'impose !
Le corps n'a plus d'ardeur ; on perd l'atout. Une veillée, des cierges, et c'est tout ! On est bon pour la fosse.
Là finit le galop ! Bonjour charnier ; Adieu donc vie atroce ! On vient, tout nu, ne sachant que crier.
15 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Sonnet Maître
On vient, tout nu, ne sachant que crier ; Joli bout de chair molle Ange muet qui dort dans un panier, Front ceint d'une auréole.
De jour en jour, on croît, pousse, grandit... O joie, un doux sourire : Le premier an de vie, on applaudit Autour d'un brin de cire.
On parcourt les saisons tant bien que mal. Le pas s'en va, de l'amont à l'aval ; Vers la fin de la course.
Un soir, on part ! Adieu le beau séjour ! On revient à la source Sans, nullement, espérer de retour.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dernière édition par Flormed le Lun 13 Fév 2012 - 15:33, édité 1 fois | |
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Flormed Apécien
Nombre de messages : 11891 Age : 77 Date d'inscription : 28/10/2008
| Sujet: Re: Du berceau au tombeau. (couronne 2) Dim 31 Juil 2011 - 20:36 | |
| Bonsoir
♥ Merci du fond du cœur pour le commentaire.
► Le sonnet maître est le 15ème de la couronne. Il se compose des premiers vers des 14 sonnets, dans leur ordre ; c-à-d son premier vers est le premier vers du sonnet n°1 , son deuxième vers est le premier du sonnet n°2 ; son troisième vers est le premier du sonnet n°3 ; etc.
► Relis bien la fiche ! Tu y trouveras qu'il vaut mieux composer d'abord "le sonnet maître" puis répartir ses vers sur les 14 autres selon une méthode déterminée : • Le premier et le dernier vers de chaque sonnet , du n°1 au n° 13 se suivent dans le sonnet maître →Sonnet n°1 = V1••• •••• ••• ••V2 (V1 et V2 sont les premier et deuxième vers du sonnet maître) •Le sonnet n°14 commence par le dernier vers du sonnet maître et finit par son premier → V14••• •••• ••• ••V1
☺ C'est un peu compliqué ; mais je crois que la fiche est bien détaillée pour qui veut essayer.
►Si tu as envie d'écrire une couronne : • essaie de composer le "sonnet maître" qui sera le 15ème de ta couronne. • tâche de faire des vers "complets" ( c-à-d par le sens et par la grammaire pour qu'ils soient, en quelque sorte, indépendants les uns des autres ; cela facilitera le travail par la suite). •évite les phrases complexes qui commencent dans un vers et finissent dans le suivant. • Une fois ce sonnet fini ; tu me l'envoies par MP et je te ferai le plan que tu suivras pour écrire ta couronne du n°1 au n° 14.
Mes amitiés | |
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Flormed Apécien
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| Sujet: Re: Du berceau au tombeau. (couronne 2) Dim 31 Juil 2011 - 23:44 | |
| Bonsoir
Merci du fond du cœur Vénusia.
♦ En principe, une couronne de sonnets se compose de 15 sonnets REGULIERS ; et c'est, je crois, pour cela que ce "genre" est vraiment très rare. Wikipedia parle d'une couronne intitulée le « Tombeau du poète », de Michel Vaillant (?) ; mais je n'arrive pas à la trouver malgré de nombreuses recherches.
♦Partant de la définition même de la couronne qui ne précise pas le type de sonnet; je me suis dis : pourquoi pas : - en sonnets IRREGULIERS ? - en vers autres qu'alexandrins ? - en vers hétérométriques ? => Façon de créer des variantes...
♦ Je vais essayer de composer une troisième qui sera en décasyllabes.
Amitiés poétiques
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