Khris Anthelme Apécien
Nombre de messages : 7546 Age : 71 Date d'inscription : 06/12/2009
| Sujet: Le Maillet Ven 30 Juil 2010 - 21:48 | |
| Maestro
Ne s’exprimant sans nul autre support Ce n’est qu’un sentiment, frugal et fort, Cher à la passion, et l’âme entière Fidèle à cette loi riche en lumière Qui s’accompagne au delà de la mort.
Pour s’enchanter l’ouïe à son confort, Ne s’exprimant sans nul autre support Qu’un droit, celui de ne plus rien apprendre D’une saison, ne se lassant d’entendre Celle du virtuose au bel accord.
Sonate en mi mineur, quel doux génie ! En la bémol, fringante poésie ! Ne s’exprimant sans nul autre support Qu’un mot humain ne définit encor A ne pouvoir connaître l’embellie ;
Pour désigner si belle symphonie Qu’un maestro dirige en harmonie, Faisant vibrer, frémir son quatuor, Ne s’exprimant sans nul autre support Que son ensemble en parfaite alchimie.
Chantez ô pianos, résonne cor, Bercez-le, violons, votre mentor, Acclamez-donc, flûte, hautbois et cymbales, Glorifiez ces œuvres magistrales, Ne s’exprimant sans nul autre support.
Le loup doré
Regardez-le, toison dorée ! Aucun esprit ne survivra dans ce désert, Tout meurt sous sa dent acérée, Mieux qu’un loup, un renard, un chien, en bon disert.
Sur l’échine du temps l’espèce a son essor, Regardez-le, toison dorée ! Semblable à tout chacal nourrissant son trésor, D’une belle ocre s’est parée.
La bête s’est laurée, Bien volontiers suçant la moelle des os, Regardez-le, toison dorée ! Plus une âme n’accède aux secrets des tombeaux.
Son chant lugubre, pis que l’appel des corbeaux, Transperce une vie enterrée Pour se désaltérer du jus de ses lingots, Regardez-le, toison dorée !
Aquarelle
Sur reflets d’aquarelle aux couleurs d’océan, Ballotté sur le quai des bateaux en partance, Le port s’est endormi bercé comme un enfant A qui l’on a chanté la joie et l’espérance.
Un navire s'enchaîne enlaçant son tangage Sur reflets d’aquarelle aux couleurs d‘océan Et flatte un goéland aux plis de son sillage Par un doux clapotis l’approvisionnant.
L’horizon semble fondre au gré du flot bouillant Pour laisser chavirer du sommet d’une vague Sur reflets d’aquarelle aux couleurs d’océan Un astre qui s’apaise et se voile et divague.
A moins d’une encablure, un voilier de passage S'anime autour du mât d’un grand catamaran Qui, du déclin armé, relève l’amarrage Sur reflets d’aquarelle aux couleurs d’océan.
Rêve
L’aurore est dans la rue et dresse son écho, Un bel hymne éveillé d’un éternel murmure, Mon âme se souvient d’un jour au doux tempo, Simple, innocent, battant mon sein de sa mesure.
L’ombre s’est adoucie et sans haine s’exprime, L’aurore est dans la rue et dresse son écho, Demande un jour de paix sur la plus haute cime Eclatant son refus au joug d’un laid ghetto.
Les drapeaux déchirés apaisent son fardeau, Un sentiment s’enflamme, un mouvement s’anime, L’aurore est dans la rue et dresse son écho Pour abattre la peur, son unique victime.
La joie est éminence éloignant sa blessure, Une vague s’enchaîne et chasse un lamento, Puis se forment les ris loin de la déchirure, L’aurore est dans la rue et dresse son écho. Harmonie
Sagesse, amour, le monde nous implore, Qu’ils soient donnés pour un tendre avenir, Sur l'hymne engendré d'une belle aurore Afin de s’unir aux temps à venir.
Un chant se mêle au bleu du firmament, Sagesse, amour, le monde nous implore, Et résonne un cri sur l’aile du vent Priant un jour nouveau qui semble éclore.
L’humanité brandit son sémaphore, Trouve un atome en son immensité, Sagesse, amour, le monde nous implore Une seconde dans l'éternité.
Pour que l’harmonie écoule ses flots Vers un torrent qui l’abreuve et l’honore, Entendez sa voix se perdre en sanglots ! Sagesse, amour, le monde nous implore.
Vie et lumière
Mon bel astre de vie Les monts et l’azur tu m’as coloré, Ô douce est l’agonie, Les flots d’océan tu m’as éclairé.
Voilà planète au beau ciel irisé, Mon bel astre de vie Luit, t’illumine, ô monde atomisé, Ô terre appesantie.
En frôlant l’asphyxie Quand ton cercle polaire est emmuré, Mon bel astre de vie Disent-ils de ses rais s’est amarré.
Ton éther à jamais s’est altéré, Et l’homme est en survie, Cherchant un coupable, il t’a dénigré Mon bel astre de vie !
Crépuscule
Épuisé, l’univers s’endort distant du bruit Consumant la vallée en sépulcrales ruines, Pour qu’un astre scintille en sublimant la nuit Et déroule un silence au sommet des collines.
Je m’empourpre, éveillé de cette résonance, Épuisé, l’univers s’endort distant du bruit Pour sécher une larme et jouer l’élégance, Couchant sa brume fraîche et l’aiguail qui la suit.
La nue épaisse glisse et la lune enfouit Sa lueur et se noie incendiant mon âme, Épuisé, l’univers s’endort distant du bruit Et sombre dans les cieux détachant une flamme.
Mon œil pressé devant ce décor lunatique, Murmure et d’émoi geint au spectacle séduit, Pour s’assouvir enfin sous un ciel féerique, Épuisé, l’univers s’endort distant du bruit.
Une rainette sur un nénuphar
Sur l’étang où fleurit un nénuphar Se berce sur sa feuille une rainette Soir et matin en quête d’un césar, S’époumonant, poussant la chansonnette.
Gracile, croassait notre vedette Sur l’étang où fleurit un nénuphar, D’allure frêle autant qu’une crevette La pauvre, se prenait pour une star.
Mais ce décor, pressentait l’avatar, Pour se remplir un coin, une canette Sur l’étang où fleurit un nénuphar Sans mal gobât la frêle serinette.
Cette histoire est sans gloire et sans palmette, La grenouille offrit son âme au canard Tout simplement, pour jouer la starlette Sur l’étang où fleurit un nénuphar.
En Toute Sérénité
Dès qu’une aurore éveille un présent incertain D’une heure au fil trop court, plus rien ne me tracasse, Même à savoir de quoi sera fait un matin Ou la proche saison qu’un crépuscule efface.
Bien qu’il soit impossible au tranchant d’une vie Dès qu’une aurore éveille un présent incertain De pouvoir obtenir avec choix son envie, A l’or, au diamant, je préfère l’étain.
Si mon esprit s’en trouve encore plus serein, C’est qu’un torrent s’écoule, abreuve ma requête Dès qu’une aurore éveille un présent incertain Pour me remettre un son d’airain et l’ordre en tête.
Lorsqu’un souci demeure au bail de l’existence, Mon âme se souvient d’un paradis lointain Pour m’enrichir l’espoir de cette luminance Dès qu’une aurore éveille un présent incertain.
Volupté
Comme à sa source un ru soutire son ampleur, Au bienfait de l’amour mon coeur a sa fontaine Qui l’abreuve et l’étreint ou lui sert de brûleur Afin que s’accélère un bonheur qu’il entraîne.
Tel un fleuve où mon sang se heurte et se déchaîne Comme à sa source un ru soutire son ampleur, D’un soupir, d’un silence ou d’un ris qui l’emmène Satisfait d’une courbe estimant sa rondeur.
Sur le galbe d’un sein ranimant sa tiédeur, Je me laisse bercer au besoin de la scène Comme à sa source un ru soutire son ampleur Dans le creux de ses flots arborant son aubaine.
Du torrent en sommeil que son lit ne réfrène, Je lance à l’océan une douce clameur Afin que se répande une larme sereine Comme à sa source un ru soutire son ampleur.
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