Khris Anthelme Apécien
Nombre de messages : 7546 Age : 71 Date d'inscription : 06/12/2009
| Sujet: Ïambes Mer 3 Mar - 10:06 | |
| N’oublions Jamais La raison d’être sur cette terre,Jouissant du cielOu de cet océan millénaire,Existentiel.D’apprécier cet instant de chance,A voir enfanter,Sans évaluer notre balancePour l’alimenter.D’instruire encore cette devise,« La vie est un fil »Pour éviter même toute acquiseDe finir au gril.De garder sa pensée en notre âmePour un but meilleur,Dans une seule couleur de flamme,Celle de son coeur.A quel prix la paix fut obtenue,Pour la préserver,Elle au demeurant chère et ténue,Sachons la sauver !Que personne ne sera le maître D’un monde parfait,Qu’aucun individu ne peut l’être,N’oublions ce fait !RegardsJe n’en ai guère vu de plus épineux,Avec autant de mystère,Sans épiloguer sur la couleur des yeux,Obscurcis de lumière.Et sans discriminer celui pistolet Trop caverneux et si fourbe,Qui caresse vociférant son filet De sang noir comme la tourbe.Ou croiser l’âme au regard qui se morfondAvec tant d’émoi, la percheAfin d’éviter d’instinct qu’il ne se romptD’un vœux qu’on n’en voit pas lerche.Celui qui, larmoyant se termine en cru,Inondé parce qu’en peine,D’un drame méprisable et d'ailleurs accruPar une perte certaine.Sans taire le regard triste et miséreux,Bien à tort que l’on détourne,Qui se pourlèche l’oeil d’un majestueuxdéjeuner que l’on enfourne.Pour finir aux éclairs débordants d’amour,Sensibles entre deux êtresGratifiés d’ardeur à chaque retour,Augmentant leurs diamètres. Turpitude A vous investisseurs, oui vous, traînes misère D’oseille amère à son goût laid, De vos convertisseurs notre peine accélère Bien pis que cette vache à lait. Qui donc présentement est tenu responsable A s’évaporer tout cet or, Dilapidant l’écu du bon contribuable Pour amasser un faux trésor ? Le peuple est dévoré par tant de vilénie, Il vous faut craindre désormais Impécunieux loups, au moins la décennie Tant il est las de vos attraits. Naguère, survivait Crésus ou le moins riche Et quelques diables dans l’ennui, Mais surviendra la fin sévère de la triche, Votre engeance est morte aujourd’hui. La bourse sans billet à venir sera vide, Alors cessera ce plaisir A spéculer la mort, à vous tarir la bride, Fallait pas tous grains nous saisir. Dorénavant le pauvre enserre sa ceinture Pour se venger de vos soucis. Tenez-le vous pour dit, cela je vous l’assure Vous, accapareurs en sursis, Il se pourrait messieurs les vils capitalistes Ne régissant que par mépris, Que se joignent pour rendre intérêt sur nos listes Vos canines aux plus bas prix. Aurais-je le temps ? Je voudrais vous offrir quelques vers, Tirés du ruisseau, L’un à l’autre, attacher deux faux airs Rien qu’au fil de l’eau. Alors comment m’y prendre à rimer La stance ou l’ïambe, Car le beau temps s’attarde à s’armer, L’hiver reste ingambe. Un immonde soleil mène en traits Craintifs et livides Aux monts ouatinés quelques rais Blêmes et cupides. Vous faire ouïr le chant du pinson ! La bise le gèle, Le bec sous l’aile aidé d’un frisson, Lui pourtant fidèle. Et le rameau n’éclot son bourgeon Demeurant timide, Il hésite, effrayé du glaçon Stérile et Morbide. Aurais-je assez de temps, de saisons Pour me les écrire ? Ces printemps évoquant moult raisons Pour vous les décrire. INTENTION Plus notre intention est stricte, bonne et claire, Moins nous parvenons à tromper, Au risque de blesser concluant son contraire, Portant atteinte à dissiper. Sans cet ensemble rien n’est cependant possible Sans amour ou nulle acuité, Afin que toute erreur ne soit plus destructible A son déficit de clarté ? Je n’ose à ce sujet libérer mon idée, Le fait d’avoir des propos sains Permet-il d’enfouir la menterie aidée ? La géhenne en fait ses desseins ! La logique voudrait que notre voix soit pure, Le leurre réduit au néant, Mais être cartésien reste une sinécure, Par aise la délinéant. Faudrait-il tout celer d’un mot plus efficace A vouloir être le meilleur, Dès lors que l’on [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]e une raison qui glace ? La question a son ampleur ! Ne citant qu’un exemple aux vils abus primaires, D’ordre d’intérêt personnel, Filant le social au profit d’honoraires Pour mieux jouir d’un carrousel. Dans ce cas bien précis j’avale ma colère Et mon labeur est rouge ardent, Avec conviction sans crainte je la gère, Mon âme grince de sa dent. Car tout acte en sommeil s’assemble à son intrigue, En citant le moins innocent Sauf lapsus de ma part, goulûment il s’irrigue D’un sanglot épais comme un sang. Je me méfie alors de ces bonnes pensées Qui se savourent bien à tort, Rejetant sans freiner les paroles brossées, Pour m’économiser le mord. Peut-être l’art absolu ! Puisse-t-on l’appeler style, rime ou science Elle reste encore un talent. Car l’écriture est l’art de servir l’éloquence Orné d’un biais rutilant, Selon une structure aux lois d’une genèse A l’incroyable fondement Composant le savoir, l’élément de la thèse, De l’esprit et du sentiment. L'intellect n’étant pas sa première ressource, L’instinct moral, l’émotion Font l’ampleur d’une force empruntée à leur source Pour créer la sensation, Ce savoir, que l’on nomme avec soin prosodie, Attrayant comme un puits sans fond, Ce genre de notre âme appelé poésie, Intarissable et tant fécond. Tel un champ invisible au son d’une pensée Du centre de l’entendement, Presqu’immuable au front d’une plume encensée Où plane l’ère l’animant. Donnant l’impression d’un acquis esthétique, La raison du bien absolu, Avec pour tout rapport l’aptitude acoustique, L’amour de l’écrit réélu. Pourquoi n’a-t-il jamais été mis en distance ? Car pris en admiration, A l’instar d’autres arts épuisés de brillance, Egarant la datation. Doté de rangs divers en oeuvres de génie, Il lui suffit parfois d’un rien, Les bruits de la nature ou la flamme bénie, Le soupir d’un pauvre terrien, Le sifflement du vent pourtant insaisissable Le doux chuchotis du ruisseau, La vague et ses rouleaux s’amusant sur le sable, Le soleil se mirant sur l’eau. L’hiver ou le printemps, l’été, tantôt l’automne, Les caresses d’un souvenir, Suffisent à la longue extase qui bourgeonne Pour promptement tout acquérir. Ombre et lumière Que ce soit l’être juste ou le plus redoutable Restant sujet au grand malheur, Une angoisse des maux lui demeure incurable Dans un gémissement sans heur. Jaillissent les douleurs de sa bouche, des larmes De sang ruissèlent de ses yeux Sous un nuage obscur, influentes alarmes Des foudres retombant des cieux. Déclinant son averse et la grêle et l’orage Qui ravagent champs et moissons, Tarissant un labeur et l’ardeur d’avantage, Jouant les démons des saisons. Puis la terre s’entrouvre en soubresauts terribles Pour se nourrir d’une maison, Menant sans pitié des combats inaudibles Pour l'ensevelir sans raison. Tantôt, une cruelle et violente guerre Taraude partout ses tombeaux Sous une pluie aride en plombant la misère, N’épargnant aucun des berceaux. D’autres ont faim ou soif pour un trépas sinistre Aux pays traqués par la mort, Où naissent leurs enfants d’une existence triste Pour la finir au moindre effort, Leur joie est un vieux songe absent du temps qui passe, Un jeu d’aise et de passe-droit Dans cette ombre où l’aurore attristée en trépasse, Tant leur soleil demeure froid. Car l’âme humaine agite une pauvre lumière Conduisant vers son désarroi, Pour une destinée égale et familière Dans le chant d’un dernier convoi. Qui donc, a ce pouvoir de mener cette engeance ? Nébuleuse lucidité ! Pour ainsi leur voler une dernière chance Dans cet avenir amputé. Plus fort que de raison Sous ma fenêtre court un délicat ruisseau Murmurant d’une onde brillante Son couplet favori râpant un vieux roseau Prêt à se rompre à l’eau fuyante. Devant cette embrasure un monde me fait mal, Mon cœur pleurerait volontiers, Mais le minable ru serait un flot brutal A désaltérer les étiers. Toutes les fois qu’un être appelle le trépas Mon âme saigne à sa souffrance, Se fanant de rancœur meurtrie au son du glas Pour révéler son impuissance. Quand soudain un poète esquisse un vil salut Pour aller rejoindre un compère Dans ce grand domaine au plus célèbre institut Pour s’unir à son belvédère. Sous ma fenêtre pousse un frêle tournesol Fourbu qui me tourne la tête A rechercher un autre azur, un autre sol, Le regard fixé sur la crête. Et se glacent mes os plus fort que de raison, Et s’écoule une vaine larme, Las de subir encore une défleuraison Seul et dépourvu de toute arme. Alors je me redis que surviendra mon tour, Qu’un beau jour ce sera ma fête, Que la vie est chagrine, abaissant l’abat-jour Au soleil pour battre en retraite Et ma plume emmener pour chatouiller le vers Et ressusciter une rime Qui se serait perdue au bout de l’univers Ou dans le creux d’un sale abîme. Mon âme chavire Je dis d’elle mon tendre carat, Son fin regard brille Comparable à l’almicantarat Eclairant mon île. Si j’étais le navire à barrer, Je prierais la lame De fond de me faire chavirer Le corps dans son âme. Et je ferais chanter les forçats, Cédant ma galère En appareillant las dans ses bras Même ventre à terre. J’abandonnerais mes matelots, Le mat de misaine, A me vider l’esprit dans les flots En brisant ma chaîne. Car elle enivre ma passion, Et son bel emblème Protége notre embarcation Paré de « Je t’aime ». Rêve ou cauchemar ? Un songe, survenu de l’enfer d’une nuit,L’infâme et désolant spectacle Comme il n’est pas permis et sans l’ombre d’un bruit Pour me sortir de cet oracle. L’abîme à comparer est un vrai paradis, Le monde une glèbe naïve, Ce globe indescriptible à mes yeux engourdis, Révulsant mon âme chétive. Un champ de ruine ouvert sous un azur de plomb, Une épaisse image infernale, Pis que le cataclysme ou cahot de bas fond Où règne une vie abyssale. La seconde est figée et l’horloge au tic-tac Est maintenant sourde et muette, La foule éparpillée émet un grand couac, La terre de tourner s’arrête, Elle se paralyse au sommet d’un effort Inhumain et surtout complice, Désoeuvrée, elle craque au sud, fond au grand nord, Laissant sa large cicatrice. Plus rien ne tient debout, le jour perd son essor D’une ombre inerte, impénétrable, Et plus rien ne s’ébranle ou ne respire encor, Du néant je me sens coupable. Je contemple frustré, les bras le long du corps, L’oeil hagard cette acrimonie, Seul ou presque, observant tous ces débris retors Vivant leur dernière agonie. La scène est trop pénible et l’éveil est brutal, Je frissonne et puis je transpire Pour sortir épuisé de ce rêve bancal, Livide et fourbu d’autant d’ire. La fille aux yeux clairs Elle se promenait seule et sans autre but Que de pourchasser la journée, Portée au gré du temps sans réel azimut Vers sa vie illusionnée. Et son pas décidé reproduisait l’ennui Dans l’éclat d’un talon aiguille, En tête, un souvenir au siècle évanoui Musardant le mot qui dessille. Je l’observais, assis, sirotant un café En terrasse sous les platanes, A l’ombre des rayons d’un matin étouffé, Scribouillant quelques vers arcanes. Mais trop préoccuper d’écrire et de rimer, Ma raison était bien lointaine. Oubliant cette belle, assise à consommer Près de moi l’eau d’une fontaine. En relevant le front de source à réfléchir Sa vue accentua mon trouble, Comme pétrifié, sans oser un soupir Peur que cet émoi ne redouble. La seconde fut courte ou longue, allez savoir, L’instant je pense d’un sourire, D’une pensée utile à s’en apercevoir, Mes vers ne savaient plus quoi dire. Son œil clair se mirait délicieusement Lorsqu’elle trempait une lèvre Dans l’onde d’un cristal limpide, en scintillant Semblable à l’oeuvre d’un orfèvre. Mon âme était en proie au devant de ces yeux Rafraîchissant la tiède aurore, Le naturel voulait se faire audacieux Pour que mon cœur ne se dévore. Je lui tins un discours au dicton imprégné Par l’accent de bonne éloquence D’éloge à son regard, et je m’y suis baigné Me délectant de sa brillance. Cette lumière attise encore chaque nuit La passion de notre couche, Ignorant il est vrai la saison qui s’enfuit Pour goûter les fruits de sa bouche. Pour vous dire ô combien belle fut ma raison, Son effet reste en mon grimoire Et se répète encore au son d’une chanson, Mais ceci, c’est une autre histoire ! Les saisons du poète Un regard le transporte au bout de l’horizon, Au-delà de cette frontière Inaudible à son œil et sans autre raison, Se riant de cette barrière. Renforcé d’une plume, il médite, il écrit Sa rime comme il pourrait peindre, Sans jamais se ternir le vers, il retranscrit Une scène, sans se restreindre. Les couleurs de l’automne ont pris feux dans ses yeux Pour que son hiver en palisse, Le tout premier bourgeon lui dessert anxieux Sa fleur d’été dans son calice. Et les quatre tableaux embaument les saisons, Soignant avec grâce une stance La perle de rosée abreuve les oisons Pour un printemps de redondance. Puis il parle à la pluie, au nuage orageux, Au ru, ce qui lui désaltére Le verbe au gré d’un zéph torride ou désastreux Asséchant une feuille amère. Et puis le mot renaît vers le grand infini, Sans penser au nombre d’années, A son sort réservé, quand il sera béni Aux pays des âmes damnées. Héritage enté La vie a ses douceurs, mais aussi ses rancoeurs, Ses tourments et chagrins, tout un lot de misères, A force d’avancer je ne vois que vipères Qui dominent un monde étouffé de douleurs,
Qui s’incrustent au corps, ou dans l’âme parfois, Qui s’assemblent aux maux, l’odieuse mordance Que nul ne peut parer, pour vivre sa souffrance Qui s’installe aujourd’hui, pour un demain en croix.
Même l’univers possède en lui ses malheurs, Mais d’où vient la justice inculte à l’existence, Quelle est donc cette force ? Invisible sentence Générant ses sillons, ses vagues, ses fureurs.
Chaque siècle est contraint au front de la sueur A n’avoir de repos, le monde lutte et souffre A chercher un chemin pour éviter le gouffre, Se traçant un aller du destin vers la peur.
Peur de ces maux du sort nous laissant au plus mal, Serait-ce une loi terrestre ou bien céleste ? Qui donc la décide ? Alors qu’il se manifeste ! Car nul ne la mérite au plus vil animal.
Quelle est cette puissance à vouloir nous choisir Une plaie, et qui peut ? En vouloir de la sorte, Pour que l’affliction tourmente notre porte Aidé d’un apparat tronqué d’un faux plaisir.
Qui donc a cet aplomb dès lors qu’on a chuté, De nous léguer ce mors usant notre faiblesse Ou ce fiel emportant notre âme et sa tristesse ? Nul ne le désirait cet héritage enté ! Et si l’on osait ! Si l’on osait le bien pour supporter le mal ? Faisant oeuvre de patience Par un jour téméraire, un courage intégral Dans un esprit sain, par aisance. Pour se nourrir tantôt d’un peu de volonté, Et quelque soit la circonstance Ou le chemin tracé, pour jouer l’effronté A ne périr d’indifférence. Car le devoir demeure une obligation, Tenu plus haut qu’une croyance Ou que la plus cynique ou vaine ambition, Constatant son peu d’exigence. C’est ainsi, qu’il faudrait bâtir chacun son droit Pour que nul ne sert l’ignorance, Pour que la vérité ne change plus d’endroit Retrouvant sa luminescence. La cime paraît haute, hermétique à souhait, Peut-être utopique en substance, Mais muni de raison, si l’on se décidait A saisir cette ultime chance ! La mer Je regardais la mer oubliant l’horizon Englouti sur un fond d’écume, Cet instant de retour m’avait blanchi le front Au son d’une corne de brume. Le monde me paraissait sans fin ni raison, Comme cette vague amertume Qui vous soupèse autant qu’un violent frisson Que donne la masse à l’enclume. Résonnant tel l’airain par son entonnaison Dans un souvenir qui m’embrume, Accélère mon âme en état d’oraison Semblable au feu qui se consume. Afin de me laisser seul avec ma tenson Pour cérémonial costume, Dans un flot en sursis sur fond de calaison Regrettable à titre posthume. Mon regard ne quittait le trait de flottaison Afin que le destin s’exhume, Arrachant au corbin proclamant son blason L’encre obscure au sein d’une plume. C’est ainsi que s’en vînt mon fidèle étançon Pour me larguer d’une coutume, Pour à nouveau sentir de près la fenaison, La bûche dans l’âtre qui fume. | |
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